LUMIÈRE INTIME (2023)
La galerie Patrick Gutknecht est heureuse de présenter une série d’œuvres inédites de l’artiste photographe Jean-Baptiste Huynh, fruit de ses travaux récents en Ethiopie, au Kenya et en Nouvelle-Zélande.
L’obscurité et la lumière cohabitent au sein de cet accrochage au même titre que le noir et blanc et la couleur, élégants jeux d’ombre et de lumière, clair-obscur alliant le jour et la nuit, l’humain et le minéral, le ciel et la terre, vaste cosmogonie où les éléments entrent en résonnance et se répondent.
L’exposition s’ouvre sur des portraits grand format, la série des FLOWER CHILDREN, établissant d’emblée un face à face entre le spectateur et le sujet et par là même une intimité, qui sera le fil rouge de l’exposition, son leitmotiv.
Cette série marque un tournant dans la carrière de l’artiste qui, ayant séjourné plusieurs mois avec l’ethnie des FLOWER CHILDREN dans la vallée de l’Omo en Ethiopie, immortalise ses rituels et ses métamorphoses, parures de fleurs sauvages et d’oiseaux, incarnation immémoriale de l’homme en harmonie parfaite avec la nature. Images d’un paradis perdu, d’un Eden aux échos retrouvés dans les photographies de paysages immaculés de Nouvelle-Zélande, les lacs, ciels, crépuscules, voûte céleste, s’offrent au spectateur comme tant d’images tangibles d’une nature intacte, d’un idéal retrouvé. L’artiste, au gré de ses voyages, capture les paysages d’une ronde d’un temps suspendu, revenant aux origines du monde.
Revisitant le genre de la nature morte, Jean Baptiste Huynh en propose une vision nouvelle, exaltant les formes pures d’objets du quotidien et leur vitalité, captant leur intime beauté, allant au cœur du sujet et le représentant comme être agissant à part entière jusqu’à lui conférer une vie intérieure, spirituelle, à la manière d’un peintre faisant l’étude de son modèle. Ici un céleri, un bol à thé, un miroir ou une plante constituent les vestiges d’un monde perdu, ou qui sait, retrouvé, fulgurances d’un univers panthéiste où les divinités sont enfouies dans les plus petites choses.
Les portraits croisés de différentes époques, pays, ethnies donnent à voir des êtres dont l’artiste nous révèle une réalité profonde et secrète, essentielle, notamment grâce à son utilisation de la lumière, qu’il manie comme une matière, texture venant sublimer visages, animaux et objets, source d’inspiration et genèse du geste artistique. Saisissant le mouvement qui relie le visible à l’invisible, l’artiste crée une véritable intimité avec son modèle, mais aussi avec le spectateur, secret de son écriture photographique intemporelle et spirituelle.