EDENS – Hôtel de Guise (2022) – Exposition – Récit – Film

EDENS est une oeuvre immersive, une odyssée picturale de l’artiste photographe Jean-Baptiste Huynh, inaugurée à l’automne 2022 simultanément à son exposition monographique à Paris Photo.

Pour cette présentation d’oeuvres inédites, l’artiste fait le pari audacieux d’investir les espaces abandonnés et fantomatiques d’un hôtel particulier du 18è siècle en plein coeur du 7ème arrondissement de Paris : l’Hôtel de Guise. Jean Baptiste Huynh imagine et conçoit toute la scénographie de l’exposition, réinventant ce lieu vierge, restituant l’expérience de son voyage en Afrique par l’architecture secrète d’un univers intime et poétique à l’aide de différents dispositifs scénographiques d’éclairages, d’objets et de meubles personnels et symboliques.

À travers une quarantaine de photographies grand format emblématiques de son travail sur les enfants fleurs, les Flower Children, l’exposition offre aux visiteurs un parcours enchanteur et sensible, scandé par des correspondances esthétiques entre les différents éléments : eau, terre,  ciel et visages humains. Un dialogue sensible entre lumière et couleur. Le parcours commence par la projection d’un film de 15 minutes réalisé par l’équipe de Michel Seydoux. C’est le récit des aventures africaines de l’artiste qui décide, en Mars 2020, d’échapper au confinement et s’envole pour l’Afrique avec son Hasselblad. Le documentaire donne à voir la genèse du processus créatif, de la conception des images à la chambre noire où l’artiste réalise lui-même ses tirages.

Jean Baptiste Huynh restera en Afrique 15 mois, épopée qui le mènera sur les traces des Flower Children, dans la vallée de l’Omo, à la frontière du Kenya et de l’Ethiopie où il vivra à leurs côtés et selon leurs moeurs, et immortalisera en images leurs rituels et leurs métamorphoses, parures de fleurs sauvages et d’oiseaux, incarnation immémoriale de l’homme en harmonie parfaite avec la nature.

Ce rapport fusionnel entre l’homme et les éléments est ressenti par le spectateur comme un choc visuel, esthétique, émotionnel et celui-ci est invité à poursuivre la visite dans la salle du premier où se déploient les portraits aux formats immersifs. La visite se poursuit à l’étage où plusieurs salles sont conçues comme un archipel et se répondent entre elles.

De l’île de Lamu au Kenya au lieu sacré de pèlerinage Lalibela en Ethiopie, berçeau de l’humanité, ces rémanences mettent en scène un dialogue inédit entre règnes animal, végétal et humain, abolissant les frontières entre ceux-ci. Quête de la beauté idéale, recherche du sacré et du paradis perdu sont les thèmes qui irriguent cette exposition immersive qui a accueilli plus de trois mille visiteurs durant un mois. Directeurs de musées et de galeries, collectionneurs, mécènes et amateurs d’art sont revenus à plusieurs reprises visiter EDENS, qui a reçu pour une conversation avec l’artiste le philosophe Raphaël Enthoven sur le thème de l’essentialité de la beauté. Un catalogue de l’exposition est en cours de réalisation et sera enrichi avec de nouvelles images d’Ethiopie où l’artiste retournera en 2023 pour achever son projet photographique et réalise le film SHARING BEAUTY ( en cours de montage) sur l’ethnie des Flower Children et ses coutumes.

Le concept d’EDENS transcende et bouleverse les structures formelles d’exposition et a pour vocation de voyager dans le monde entier entre musées, galeries et endroits insolites. EDENS représente une pierre angulaire dans le parcours de l’artiste qui, après une exposition au musée du Louvre en 2012 (Rémanence) et une rétrospective au musée Guimet en 2018 (Infinis d’Asie), offre une proposition inédite au spectateur, une expérience unique à la frontière de la performance qui trouvera dans chaque lieu une résonance particulière.